Conditions de séjour et d’exercice

Cher(e) Collègue,

Vous nourrissez l’espoir d’obtenir votre mutation en Polynésie Française.
Sans vouloir décourager ce vœu d’exotisme, il nous semble essentiel de revenir sur quelques clichés quant à l’exercice du métier en Polynésie Française, afin d’éviter les déconvenues.
Rappelons que les contrats actuels, dits de «Type 96», constituent une régression, ainsi :

1- Conditions financières : avantageuses (voir salaire) mais nous recommandons à une famille disposant en métropole de deux salaires et qui n’obtiendrait pas un poste double de bien réfléchir avant de venir en Polynésie – sauf si voyage et dépaysement sont des motivations essentielles.
Le coût de la vie est très élevé, avec des loyers à Papeete, Moorea et Raiatea entre 1000 et 2000 € selon la taille et le quartier.  Sur les autres îles, c’est plus abordable.
Conditions de transport des personnels et de déménagement :
prévoir désormais une « participation » de 20% au billet d’avion et aux frais de déménagement. De plus, les billets d’avion et les droits à déménagement ne sont pas pris en charge pour les collègues (et leur famille) en poste depuis moins de 5 ans consécutifs en Métropole ou en DOM ou qui exercent à l’étranger.

2- La durée des mises à disposition ( 2 fois 2 ans)  rend le retour dans la région de son choix en Métropole très difficile. 
En effet on bénéficie certes d’une réintégration automatique sur son académie de départ (à la phase «inter») mais les 1000 points pour son département ou sa ZR d’origine sont sur le  «vœu tout poste».
S’agissant des autres vœux, plus précis, on ne peut prétendre qu’aux points de 4 ans d’ancienneté, souvent insuffisants il faut donc bien réfléchir avant de quitter un poste auquel on tient ! Des collègues se retrouvent TZR à leur retour dans leur académie d’origine.
De la même manière, il est très difficile avec 4 années seulement d’ancienneté dans le poste, d’obtenir une autre académie que celle d’origine (sauf académies peu demandées).

3 – Conditions de travail : 
elles se dégradent, surtout en collège, comme en métropole !
causes particulières : établissements en sureffectifs, classes difficiles à gérer durant les grosses chaleurs (novembre à mars), des locaux souvent vétustes – voire insalubres – et un public que la crise sociale et les « spécificités locales » rendent difficile.
Mais ce contexte professionnel est fort variable.
Il est des établissements où il fait bon enseigner, où la gentillesse des élèves est notable ;
il est des lieux où la qualité de vie est appréciée (pas nommés ici pour éviter de faire des jaloux !) ;
le lagon suscite des vocations et la plupart d’entre nous quittent à regret le territoire..
Mais il faut se méfier en particulier des petites îles où l’isolement peut être difficile à vivre (Rangiroa, Bora Bora, Hao, Makemo, Manihi) Sur Tahiti, certains collèges nécessitent une motivation et un investissement particulier : la ZEP de Faaa bien sûr, mais également des collèges comme Taunoa (situé à Papeete), le collège de Papara ou le collège de Taravao sur la Presqu’île.

4- Les droits syndicaux  
La dualité Etat-Territoire, des spécificités statutaires complexes et changeantes, des textes mal connus ou mal appliqués, la rotation accélérée des personnels affectés (donc des responsables syndicaux), notre dispersion géographique …
tout cela rend difficile l’exercice et la défense des droits syndicaux.
Précisons qu’en règle générale la hiérarchie ne facilite guère la tâche des collègues. Pressions en tout genre, autoritarisme, et arbitraire ne sont pas rares chez les chefs d’établissement.
Vigilance active, mobilisation syndicale sont donc de mise, sous les tropiques aussi.

5- Dans certaines disciplines, il n’y a plus ou pratiquement plus de recrutement hors Polynésie. C’est le cas pour les sciences physiques, la SVT, mais aussi l’anglais. Si vous êtes dans ces disciplines, vous n’avez pratiquement aucune chance de venir, sauf CIMM, et encore…

6 – Avant de vous décider définitivement ,
Il faut absolument, sitôt votre établissement d’affectation connu, vous rapprocher du secrétaire de section, ou à défaut du contact Snes ( voir en page Contacts, sur ce site) pour vous faire bien préciser la situation.
Car il ne sera pas possible de demander votre mutation en fin de 1ère année, et peut-être non plus après le premier séjour, si la DES persiste dans son intention de refuser les mutations au bout de 2 ans au nom de la stabilité des équipes. Nous avons réussi à nous y opposer encore cette année, mais…

En espérant que ces informations et conseils vous auront permis de faire un choix éclairé
Nous vous disons :   A BIENTOT ! Le bureau du SNES.pf