Madame la Ministre,
Le SNES-Polynésie a déjà relaté dans une lettre d’information que de nombreuses incivilités et violences des élèves du CETAD de Pao-Pao ne permettaient pas aux enseignants de travailler sereinement d’autant plus que la Direction ne semble pas avoir pris de mesures ni de soutiens vis-à-vis des élèves ou des enseignants. Depuis plusieurs mois la situation a bien évidemment empiré, et certains collègues sont en arrêt de maladie ne pouvant plus supporter les insultes et autres indisciplines non sanctionnées.
Dans cet état de fait, la vie scolaire aux effectifs insuffisants, n’a pas de solutions, les rapports d’incidents se multiplient sans effets, car on ne peut y donner suite. Aux remarques des enseignants, les élèves difficiles ont pris l’habitude d’aller se plaindre à Madame la Principale, qui recueille leurs plaintes avec beaucoup de sérieux, ce qui leur donne une importance relative et ramène des élèves en classe, fières de leur impunité. Contrairement à d’autres établissements, les collègues ne se sentent pas soutenus, car la Principale accorde beaucoup plus d’importance à la parole de l’élève qu’à celle de l’adulte, elle sape de ce fait leur autorité.
Le CETAD accueille souvent les élèves non motivés dont on ne veut plus en partie générale. Les classes sont à côté des ateliers, bruyantes. Rien n’est fait pour limiter le bruit.
Ce courrier ne demande aucune réponse de votre part, il permet de vous avertir d’une situation qui ne va certainement pas se régler en rejetant les torts sur les enseignants. Vous avez décidé de lutter contre les violences en milieu scolaire, ce témoignage supplémentaire servira peut-être à aider ceux qui en souffrent au quotidien.